😻😻😻
Roman - 400 pages
Finitude - 2020
Voici un bien
curieux objet que ce nouveau roman du suisse Joseph Incardona.
La Suisse
précisément, c’est là que ça se passe.
Fin des années
80, les années pognon, celles, m’est avis, qu’ont bien fait basculer le monde
dans un truc pas très net.
Quoi qu’il en soit :
Genève fin des années 80, c’est le refuge des golden boys, les vieux machins en
coupés Mercédès, chemises ouvertes et gourmettes en or.
Leurs femmes,
choucroute Farrahfawcettée, alcoolisme mondain et solitude à hurler.
Au milieu de tout
ce beau monde il y a Aldo Blanchi.
Aldo il est rien
et moins que rien, avec son physique façon Agassi, il donne des cours de tennis
à des rombières esseulées, mais comme il a de l’ambition Aldo, il fait aussi le
gigolo, les portes ça s’ouvre pas tout seul.
Evidemment un
jour la belle Odile (dont le mari est banquier) finit par tomber amoureuse du
bel hidalgo (même s’il est italien) et, obsédée par l’idée de le perdre, lui
propose, par l’entremise de son époux, un travail très rémunérateur pour qui
n’est pas trop regardant côté code pénal…
Ajoutez à ça des
mafieux corses, une femme fatale venue des pays froids, l’amour, la haine et du
pognon, du pognon, du pognon… vous vous en doutez, ça va pas bien se terminer.
Alors que dire de
tout ça ? Personnellement j’ai dévoré la première moitié du roman, et me
suis lassée sur la seconde.
Mais pourquoi
donc me dire-vous ? J’essaie d’expliquer :
Il y a une chose
qui n’est absolument pas contestable c’est l’originalité formelle roman.
L’auteur déploie
un style très particulier et très marqué, fait de ruptures.
Mais ce qui est
surtout remarquable, c’est la construction de la narration. L’auteur se fait
ainsi narrateur et commente l’histoire qu’il est en train de nous raconter.
On connait
évidemment ce style de narration dans les récits non fictionnels, Jaenada ayant
particulièrement dépoussiéré la chose récemment, mais moins dans un roman et
donc une pure fiction.
Mon problème,
c’est que passé la (plutôt bonne) surprise, je me suis lassée sur la longueur
de ces interventions parfois un peu facilement moralisatrices (oh ouinouin
l’argent c’est vilain) et dont j’ai eu l’impression qu’elles contraignaient un
peu trop mon empathie dans la direction souhaitée par l’auteur.
Et j’aime assez
peu qu’on me dise ce que je dois ressentir.
Sur le fond, en
outre, l’histoire est certes divertissante... après j’ai déjà regardé Dallas toute ma
jeunesse, et y’a rien de nouveau sous le soleil genevois : l’argent
appelle l’argent et les petits poissons se font toujours bouffer par les gros.
C’est donc un objet
littéraire, et à ce titre il mérite largement d’être lu, mon désintérêt devant
être pris pour ce qu’il est: personnel et tout relatif.
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