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Roman
L'iconoclaste 2018 - 270 pages
Une banlieue comme une autre, un pavillon semblable à ceux qui l'entourent, dans laquelle se trouvent 4 chambres: "la mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents et celle des cadavres"...
La narratrice a 10 ans lorsque brutalement, son frère et elle découvrent la mort.
Impuissante, elle voit son frère sombrer dans la psychose, ce dans l'indifférence de ses parents.
Il faut dire qu'en fait de parents, les deux enfants ne sont pas gâtés: un père vautré devant sa télé mais dont tout le monde a peur, une mère qui a démissionné de sa propre vie, résignée aux coups, aux injures.
Il faut dire qu'en fait de parents, les deux enfants ne sont pas gâtés: un père vautré devant sa télé mais dont tout le monde a peur, une mère qui a démissionné de sa propre vie, résignée aux coups, aux injures.
Alors quand Gilles l'abandonne aussi, la narratrice (qui n'a pas de nom) se donne UNE mission: trouver comment remonter le temps et sauver son petit frère.
Ce faisant, elle va prendre conscience que la mort est partout autour d'elle et que sa famille, sa maison, son quartier ne sont en réalité qu'un grand terrain de chasse dont le premier prédateur n'est autre que son propre père.
Cet homme dont la violence se libère lors de lointains safaris d'où il ramène ses précieux trophées, ou, à l'occasion, sur sa femme.
En voulant sauver son frère, l’héroïne s'émancipe, et rien n'excite plus le chasseur qu'une jeune proie faisant ses premiers pas dans la nature...
La vraie vie est un roman dit "initiatique" qui trace avec justesse ce vacillement entre l'enfance et l'âge adulte en mêlant une écriture très (trop ?) naïve à la violence brute, parfois presque gore, des faits.
Plus sa vie se couvre de noir, plus l'héroïne cherche la lumière, à travers la science, particulièrement la physique (qui doit lui permettre de remonter le temps, donc). Paradoxalement, c'est appuyé sur ces principes physiques que le roman frôle en permanence le fantastique.
Accordons encore à Adeline Dieudonné qu'elle maîtrise parfaitement sa narration et resserre l'étau sur le lecteur comme les griffes d'un prédateur sur sa proie.
La vraie vie est un très bon premier roman, qui n'échappe pas à certains écueils, peut-être parce que trop de choses sont abordées de sorte qu'elles en deviennent parfois un peu superficielles, souvent un peu naïves.
Pour autant, en dépit de ce bémol, après tout l'héroïne a 10 ans, on a envie de croire en l'optimisme de cette Marie Curie en herbe, de l'encourager à se battre jusqu'à la dernière page, en forme de clin d’œil...
Pour autant, en dépit de ce bémol, après tout l'héroïne a 10 ans, on a envie de croire en l'optimisme de cette Marie Curie en herbe, de l'encourager à se battre jusqu'à la dernière page, en forme de clin d’œil...
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